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Garderies, crèches, écoles : gare aux oreilles !

La malaudition chez l’enfant

10.10.18

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Dès l’arrivée sur les lieux, la tension est palpable. Les parents arrivent tous en même temps, pressés, stressés vite déposer leurs enfants puis partir pour leur journée de travail. Inévitablement, il s’ensuit des pleurs, des cris d’excitation.

Tout parent est confiant lorsqu’il dépose son enfant à la crèche, à l’école, au sport. Mais une fois la porte des établissements franchie, les jeunes entrent dans un monde bruyant, où les pics sont bien supérieurs aux seuils réglementaires.


Dès l’arrivée sur les lieux, la tension est palpable. Les parents arrivent tous en même temps, pressés, stressés vite déposer leurs enfants puis partir pour leur journée de travail. Inévitablement, il s’ensuit des pleurs, des cris d’excitation.

Dans une crèche ou dans une cour d’école, les bruits sont principalement le fait des enfants. Ils courent, pleurent, jouent - avec des jeux souvent bruyants - et crient, ce qui engendre un bruit d’une nature très aiguë. Conséquence : fatigue, manque d’attention et de concentration, excitation des enfants qui, par un effet d’entraînement, deviennent de plus en plus bruyants...

Les moments où les enfants et les personnels d’encadrement sont plus particulièrement exposés au bruit sont avant et après les repas et quand les enfants ont besoin de se défouler.
 

Dans un souci de prévenir les désagréments auditifs à l’école, le site www.hear-it.org/fr/youth/fp propose un certain nombre de recommandations à l’adresse des jeunes comme éviter l’exposition au bruit ambiant (cris, activités bruyantes). Le site vise également à leur faire prendre conscience qu’ils peuvent être source de nuisances sonores. Une manière simple de leur apprendre le respect d’autrui.


« Si tu as besoin de faire du bruit, essaye de le faire là où il n'y a personne, ou essaye de le faire à un moment où tu déranges le moins possibles les autres.

Si quelqu'un à côté de toi fait du bruit, discute du problème au lieu de crier à cause du bruit.

Ne claque pas la porte.

Considère les autres. Ta musique préférée peut être du bruit pour les autres.

Tu n'as pas besoin de crier si tu as besoin de parler à quelqu'un qui se trouve à côté de toi.

Diminue le volume de ton ordinateur, de ta musique et de ton téléphone portable.

Baisse le son de ta voix au lieu de crier. »



L’IDEWE, service externe pour la prévention et la protection au travail en Belgique, a mené une étude portant sur le bruit dans les structures scolaires et péri-scolaires. Selon l’enquête, le seuil supportable de 85 décibels y est régulièrement dépassé, pour atteindre des pics de 127 décibels,  proches de ceux d’un avion de chasse au décollage. A titre d’exemple, dans la cour de récréation, les cris (surtout des filles !) peuvent facilement atteindre les 90 dB(A). Dès lors les risques potentiels d’une déperdition auditive dans les aigus se fait jour. Ainsi l’étude révèle-t-elle que 40 % des instituteurs interrogés ont le sentiment d’entendre moins bien.

Danemark (1), une étude menée par le Central National Danois de Recherche pour l'Environnement du Travail a révélé que 80% des personnels de crèches et de garderies sont durement touchés par le bruit. Ils y sont exposés pendant un quart de leur journée de travail, ce qui est bien supérieur aux autres professions.

(1)Source: Børn & Unge 01/2008 et Det Nationale Forskningscenter for Arbejdsmiljø, Denmark.

 

Un guide de référence pour aménager et travailler dans les crèches


En France, un groupe de travail régional a été constitué autour de professionnels du secteur (2) et s’est penchée sur la question. Il en est sorti un guide pratique Évaluer et prévenir les risques professionnels dans les structures d’accueil collectif du jeune enfant, téléchargeable depuis le site de l’ANACT. Une fiche est particulièrement consacrée aux situations à risques liées aux nuisances sonores, qui donne des conseils - parfois de simple bon sens - à la fois d’aménagement mais aussi d’organisation du travail.

(2)Le groupe de travail est constitué du Collectif 34, du Conseil Général de l'Hérault, de la CAF de Montpellier et de Béziers, du cabinet Empreintes Ergonomiques, de CAPRA 34, de la DIRECCTE UT 34 et de l’ARACT Languedoc-Roussillon.

 

Un aménagement adapté des locaux
 

Bien des écoles, garderies, crèches sont installées dans des locaux neufs ou rénovés mais où l’isolation phonique des espaces intérieurs n’a pas été pise en compte. Il en va de même pour les gymnases, salles de sport, cantines où les pièces hautes, les surfaces lisses et dures amplifient le moindre bruit.

Le guide du collectif recommande à cet égard d’anticiper ou d’apporter des mesures correctives sur la disposition des lieux, leur construction et leur aménagement.


Conception et aménagement d’une crèche
 

a. Disposition des lieux

• favoriser le plain-pied ;

• si étage, envisager la compatibilité des pièces se trouvant les unes au-dessus des autres (ne pas mettre la salle de jeu des grands au-dessus de la chambre des petits) ;

• prévoir une salle de “défoulement” isolée géographiquement ;

• disposer les pièces de forte activité à l’écart des dortoirs.

 

b. Construction

• éviter les pièces de grande surface ;

empêcher le bruit de passer d’une pièce à l’autre grâce à :

- l’utilisation de matériaux isolants, types matériaux lourds (béton lourd, dalles flottantes), éviter les boiseries ;

- le colmatage des fentes et trous avec un matériau lourd (béton), la surveillance de la finition.

• améliorer l’acoustique interne des pièces en les équipant de matériaux absorbants (destinés à réduire la réverbération du bruit) particulièrement sur le plafond ;

• les différents types de matériaux conseillés:

Matériaux absorbants poreux (très bonne absorption des hautes fréquences comme les cris des enfants) :

- laine de verre, de roche ;

- mousses plastiques, bois expansé ;

- matériaux membranes recouverts d’un matériau poreux (absorption plus égale à toutes les fréquences).

 

c. Aménagement / finition

• décorer les murs, ne pas laisser les pièces nues ;

• colmater les fentes, les trous ;

• séparer les différentes zones de jeux à l’intérieur d’une même pièce (petite cloison...) ;

si la crèche est sur plusieurs étages :

- prévoir un revêtement de sol sous couche réduisant le transfert des bruits de choc (tels que les pas et les chutes d’objets) ;

- organiser l’occupation de l’espace de telle sorte que l’activité au-dessus des zones à protéger soit la moins bruyante possible (par exemple coin lecture) ;

- mettre des patins aux pieds des chaises et des tables.

• acheter des jouets les moins bruyants possible (munis de roues en caoutchouc...).


Organiser les activités pour limiter le bruit

Cette même fiche pratique incite les professionnels des crèches à organiser des activités à l’extérieur des bâtiments pour défouler les enfants. Il préconise de scinder les groupes, que ce soit lors des activités ou des moments de repas ou de repos, de mettre en place d’activités calmes comme le chant, la lecture pour recentrer les enfants, des activités de transition pour les moments de sortie, le passage à table, la fin d’ateliers, les sorties échelonnées, les siestes échelonnées. Enfin, le guide incite à proposer plusieurs lieux de jeux et l’utilisation au maximum des espaces.

 

Évaluer et prévenir les risques professionnels dans les structures d’accueil collectif du jeune enfant, guide téléchargeable depuis le site de l’ANACT.

http://www.anact.fr/portal/page/portal/web/publications/NOTINMENU_affichage_document?p_thingIdToShow=8411487

 

 

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