30.04.25
Le métier d’audiologiste (ou audiologue) est encore assez largement méconnu. On se doute qu’il a un rapport avec l’audition, mais il est souvent confondu avec d’autres professions proches, comme celle d’audioprothésiste. En fait, qui consulter dans un cas spécifique dépend évidemment du trouble concerné, mais aussi du pays dans lequel on se trouve. Ce guide vous explique ce qu’est un audiologiste, ses tâches principales, comment le devenir… et quand le consulter.
Au Québec, on parle d’audiologiste, en Belgique et en Suisse, on préfère le terme d’audiologue. Le métier reste néanmoins le même et qualifie un professionnel de la santé auditive spécialisé en audiologie, littéralement l’étude de l’audition. Plus précisément, l’audiologiste évalue les capacités auditives de ses patients, recherche les causes des troubles de l’audition détectés, propose des solutions et accompagne ses patients comme leur entourage. Il exerce la plupart du temps au sein du réseau de santé ou des services sociaux, par exemple dans un hôpital ou un centre de réadaptation. Il peut également travailler pour le secteur privé, dans un centre de recherche ou pour un organisme public.
En France, le métier d’audiologiste n’est pas reconnu et se situe à l’intersection des domaines d’expertise du médecin ORL (pour otorhinolaryngologiste), de l’audioprothésiste et de l’orthophoniste.
Dans les pays où le métier existe, il est possible de consulter un audiologiste à tout âge, aussi bien pour de la prévention, l’évaluation de sa santé auditive ou une rééducation du langage associée à une perte auditive.
Il peut notamment venir en aide aux personnes souffrant de:
La frontière entre les tâches d’un audiologiste et celles d’un audioprothésiste est mince. De manière générale, les audiologistes sont spécialisés dans les troubles de la communication liés à un problème d’audition alors que les audioprothésistes sont des techniciens spécialistes des solutions de correction, dont les aides auditives. Contrairement à l’audioprothésiste, centré sur l’appareillage auditif, l’audiologiste intervient donc en amont: il réalise des tests auditifs approfondis, établit un diagnostic et propose des plans d’intervention personnalisés (thérapies auditives, recommandations environnementales, orientation vers un spécialiste, etc.).
Les audiologistes se distinguent également des autres spécialistes de l'audition, chacun ayant un rôle spécifique et complémentaire. Ainsi:
Si vous résidez en France et suspectez un problème auditif ou souhaitez contrôler votre audition, deux options s’offrent à vous. Pour un simple contrôle, il est possible et très facile de passer un test d’audition chez un audioprothésiste. Il est généralement gratuit et permet de vérifier le bon fonctionnement de l’appareil auditif. En cas de problème d’ordre médical ou pour obtenir une ordonnance pour un appareil auditif, il est nécessaire de passer un bilan auditif complet auprès d’un médecin ORL.
Les missions de l’audiologiste sont variées et s’inscrivent dans une approche globale de la santé auditive. Elles peuvent varier en fonction du cadre d’exercice (hôpital, clinique, centre de réadaptation, cabinet privé, etc.) et de la réglementation, mais tournent globalement autour des tâches suivantes:
Le métier d’audiologiste s’adresse à des personnes attirées par les sciences de la santé et motivées par le désir d’aider les autres. Il convient particulièrement à celles et ceux qui souhaitent comprendre le fonctionnement de l’audition et de l’équilibre, tout en jouant un rôle concret dans l’accompagnement de patients confrontés à des troubles auditifs.
Pour exercer ce métier, il est essentiel de posséder une solide base scientifique, notamment en biologie, en anatomie et en psychologie, mais aussi un réel sens de l’écoute et de l’empathie. L’audiologiste travaille au contact de publics variés, des nourrissons aux personnes âgées, ce qui exige une grande capacité d’adaptation et de communication. C’est également une profession qui s’adresse à des profils rigoureux, dotés d’un esprit d’analyse développé et capables d’interpréter des tests spécialisés (lecture d’audiogramme ORL notamment). La capacité à travailler en équipe est enfin la bienvenue, tout comme une curiosité constante pour se tenir au fait des technologies médicales qui évoluent rapidement dans ce domaine.
Le vieillissement de la population et la volonté de traiter les troubles de la communication aussi tôt que possible chez les plus jeunes font que les embauches pour des postes d’audiologiste sont nombreuses. Les perspectives d’emploi sont donc bonnes. Le parcours de formation dépend quant à lui assez largement du pays dans lequel on souhaite exercer.
En France, il n’existe pas de cursus universitaire spécifique. Les étudiants intéressés par ce domaine doivent s’orienter vers des formations connexes comme l’orthophonie ou l’audioprothèse (voir à ce sujet notre guide sur comment devenir audioprothésiste). Les étudiants en orthophonie peuvent notamment approfondir leurs compétences grâce au Diplôme universitaire de Remédiation des troubles développementaux du langage oral et écrit, qui propose une spécialisation en audiologie sur un an.
La Belgique propose un Bachelier en Audiologie (équivalent d’une licence ou un bachelor), reconnu par le Ministère de la santé publique. Ce diplôme permet d’exercer comme audiologiste en collaboration avec les médecins ORL et d’intervenir sur la réalisation et l’analyse des examens auditifs. Il donne également accès au métier d’audicien, chargé du réglage et du suivi des aides auditives, au même titre que l’audioprothésiste français. Il est à noter que les étudiants français peuvent accéder à la formation belge, sous réserve de remplir les conditions d’admission de l’université.
Au Québec, la profession d’audiologiste est réglementée. Elle est accessible en suivant un cursus universitaire en deux étapes: un Baccalauréat spécialisé en audiologie (équivalent licence/bachelor), suivi d’une Maîtrise en Audiologie (Master), notamment dispensés par l’Université de Montréal. Pour exercer légalement, il faut également s’inscrire à l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ).
Le salaire de l’audiologiste peut assez largement varier en fonction de son expérience, du type d’employeur (hôpital, cabinet, recherche notamment) et du lieu où il exerce.
Comme pour le salaire, les possibilités d’évolution dépendent directement du pays d’exercice. Il faut également prendre en compte l’environnement professionnel et les objectifs personnels.
En milieu clinique, un audiologiste peut se spécialiser dans différents domaines, comme l’audiologie pédiatrique, la rééducation vestibulaire, les acouphènes ou les implants cochléaires. Il peut également évoluer vers des postes de coordination ou de gestion d’un service d’audiologie.
Dans le secteur de la recherche, l’audiologiste peut participer à des études cliniques, contribuer au développement de nouvelles techniques de diagnostic ou d’appareillage ou encore poursuivre en doctorat pour enseigner à l’Université.
Certains audiologistes rejoignent des entreprises du secteur privé, notamment fabriquant des appareils auditifs. Ils peuvent occuper des postes de formateurs, conseillers techniques ou responsables du développement clinique.
Enfin, avec de l’expérience et dans les pays/provinces où la profession est reconnue comme le Québec, un audiologiste peut choisir de s’installer en libéral ou rejoindre des structures privées offrant davantage d’autonomie.