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09.02.23
Le tympan assure l’étanchéité de l’oreille en séparant l’oreille moyenne du conduit auditif interne. Il est surtout responsable de la transmission des sons à l’oreille interne et joue donc un rôle essentiel dans l’audition. En cas de perforation, qu’elle soit due à une infection ou à un choc, il a la capacité de guérir spontanément. En cas d’affection chronique notamment, il peut néanmoins ne pas parvenir à se réparer seul ou, en tout cas, pas correctement. Une intervention chirurgicale est alors nécessaire : c’est la tympanoplastie. Ce guide vous explique ce qu’elle est, quand y avoir recours, son déroulement ainsi que ses principales complications.
La tympanoplastie, myringoplastie ou chirurgie du tympan est une intervention chirurgicale qui a pour but de réparer un tympan percé. Cette membrane sépare l'oreille moyenne et l'oreille interne. Lorsqu'il est perforé ou endommagé, par exemple suite à une otite chronique, il peut entraîner des infections et donc des douleurs en plus d’une perte d'audition.
Le but de la tympanoplastie est donc double et vise à la fois à nettoyer les lésions de l’oreille moyenne en cas d’inflammation et/ou d’infection et à améliorer l’audition, ce qui n’est pas toujours possible puisqu’une perte d’audition est souvent irréversible.
Une tympanoplastie est envisagée dès lors que la paroi et/ou le contenu de la caisse du tympan sont endommagés (en cas de perforation permanente du tympan notamment). Cela concerne donc aussi bien le tympan en lui-même que les osselets (le marteau, l'étrier et l'enclume).
L’otite chronique est une affection courante pouvant mener à une tympanoplastie. Lorsque l’infection et/ou l’inflammation empire, elle peut entraîner un écoulement de l’oreille, qui n’est en soi pas dangereux puisque la membrane du tympan est capable de se régénérer seule. La chronicité de ce genre d’affections pose néanmoins problème puisque les perforations successives peuvent empêcher le tympan de se refermer correctement. Plus rarement, une otite séreuse, habituellement à tympan fermé, peut empirer et causer une perforation résiduelle qui peut elle aussi justifier une chirurgie.
Certaines maladies comme l’otospongiose peuvent également mener à une tympanoplastie, tout comme un traumatisme crânien, une rupture de la chaîne des osselets ou la présence d’une tumeur bénigne de type cholestéatome.
Une tympanoplastie est une opération qui se déroule sous anesthésie générale et dure généralement une à deux heures. Elle est généralement envisagée dès sept ans et, évidemment, à l’âge adulte. Généralement, l’hospitalisation ne dure que quelques jours et le patient peut souvent sortir de l’hôpital dès le lendemain de l’intervention. Des soins post-opératoires (changement du pansement, gouttes auriculaires) sont nécessaires pendant quelques jours et se font à domicile.
Au cours de l’intervention, le chirurgien ORL cherche généralement dans un premier temps à nettoyer ou retirer les tissus anormaux. La greffe de tympan est quant à elle réalisée à partir de l’enveloppe du muscle temporal (l’aponévrose), d’un greffon veineux ou du cartilage du pavillon de l’oreille. On parle dans tous les cas d’autogreffe puisque le greffon provient du patient lui-même. Selon la technique utilisée, on parle d’underlay (greffe placée sous le tympan, dans l’oreille moyenne), d’inlay (greffe placée dans la perforation, à la manière d’un bouchon) ou d’overlay (greffe placée sur le tympan). Si les osselets sont endommagés, ils peuvent eux aussi être reconstruits par autogreffe ou remplacés par une prothèse en téflon ou en céramique.
Une fois l’opération terminée, l’incision est suturée. Elle ne laisse généralement qu’une légère cicatrice devant ou derrière l’oreille.
Comme tout acte de chirurgie, la tympanoplastie présente des risques. Néanmoins, la plupart du temps, le tympan cicatrise correctement sans effet secondaire majeur. Le risque principal implique l’échec de la récupération de l’audition et la persistance de la perforation. Directement après l’opération, une surinfection et/ou un écoulement sont possibles, tout comme l’apparition de vertiges, de sifflements ou de bourdonnements d’oreille. Ils sont généralement temporaires mais doivent dans tous les cas être signalés à l’ORL responsable du cas. Il est également possible de constater un rétrécissement du conduit auditif externe ou un décollement du pavillon de l’oreille.
Exceptionnellement, une paralysie faciale ou une surdité peuvent survenir, mais il s’agit de complications rares. En cas d’échec de l’intervention, une ré-opération peut être envisagée.
Certaines précautions post-opératoires permettent de limiter l’apparition d’effets secondaires indésirables.
Tout au long du processus de cicatrisation (laps de temps à déterminer avec l'équipe médicale), certaines précautions sont à prendre afin d'éviter tout problème de cicatrisation :
En cas d’effet secondaire ou de doute, il est important de consulter le chirurgien ORL qui a réalisé la tympanoplastie. Il pourra réagir rapidement en cas de complication et mettre en place un suivi adapté à l’état de santé du patient.
